Recherche scientifique et médias : enjeux et tensions - HAL Accéder directement au contenu
N°spécial de revue/special issue Revue française des Sciences de l’Information Année : 2020

Scientific research and the media: issues and tensions

Recherche scientifique et médias : enjeux et tensions

Résumé

The idea of making science public and sharing scientific knowledge is not new. According to the work of Baudouin Jurdant, this idea, in Europe at least, dates back to the Enlightenment. The need to popularize science is also reflected in the European Charter for Researchers (2005), which encourages “social dialogue between researchers and stakeholders in society as a whole”. Today, various types of technical devices such as “open access/science ouverte” encourage dialogue between knowledge and society. However, the simple fact that many scientific publications benefit from free and open access does not always enable researchers to take a real active role in the social and political arena. This is all the more true given that scientists generally do little to popularize their work. It's true that this is relatively little recognized by the bodies that manage their careers (Boure, 2016). As Elsa Poupardin and Mélodie Faury (2018/2015) suggest, popularization and, in particular, the involvement of researchers in informal, non-scientific spaces such as public debates, or even publications outside the places reserved for and recognized by the scientific community, can be perceived as a form of symbolic capital, but this is “worth nothing” from an academic point of view if the authors. e.s don't play “the game of the field” and acquire a certain legitimacy within the discipline to which they belong”. However, according to Dominique Wolton's analysis, “neither is mediatization the equivalent of popularization, despite the place of the media in society and the simple and false idea that the more the media talk about science, the more popularization there will be” (1997, 11); in other words, “access to knowledge alone does not make it possible to develop a knowledge society”.
L’idée de rendre la science publique et de partager les connaissances scientifiques n’est pas nouvelle. Selon les travaux de Baudouin Jurdant, cette idée, en Europe du moins, daterait des Lumières. La question de la nécessaire vulgarisation scientifique se retrouve également dans la charte européenne du/de la chercheur-e (2005) qui encourage : « le dialogue social entre les chercheurs et les parties prenantes de la société dans son ensemble ». Aujourd’hui, différents types de dispositifs techniques comme « l’open Access/science ouverte » favorisent le dialogue entre savoirs et société, cependant, le simple fait que de nombreuses publications scientifiques bénéficient d’un accès libre et gratuit ne permet pas toujours aux chercheur.e.s de prendre une réelle place active au sein de la scène sociale et politique. D’autant plus, que les scientifiques, d’une manière générale, pratiquent assez peu la vulgarisation de leurs travaux. Il est vrai que celle-ci est relativement peu reconnue par les instances qui gèrent leur carrière (Boure, 2016). La vulgarisation et notamment l’intervention des chercheur.e.s au sein d’espaces informels non scientifiques comme les débats publics par exemple, voire les publications en dehors des lieux réservés et reconnus par la communauté scientifique peuvent être perçus comme le suggèrent Elsa Poupardin et Mélodie Faury (2018/2015) telle une forme de capital symbolique, mais celui-ci, ne « “vaut rien”, du point de vue académique si les auteur.e.s ne jouent pas “le jeu du champ” et n’acquièrent pas dans le même temps, et au sein de leur discipline d’appartenance une certaine légitimité » La vulgarisation scientifique passe aussi en grande partie, par les médias et en particulier les médias de masse comme la télévision, voire les médias numériques, cependant, selon l’analyse de Dominique Wolton « la médiatisation n’est pas non plus l’équivalent de la vulgarisation en dépit de la place des médias dans la société et de l’idée simple et fausse, selon laquelle plus les médias parleraient de la science, plus il y aurait de vulgarisation » (1997, 11) ; autrement dit « l’accès aux connaissances ne permettrait pas seule de développer une société de la connaissance ».
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Dates et versions

halshs-04584111, version 1 (22-05-2024)

Identifiants

Citer

Marie-Christine Lipani-Vaissade, Catherine Pascal. Recherche scientifique et médias : enjeux et tensions. Revue française des Sciences de l’Information, https://journals.openedition.org/rfsic/9316, 2020, ⟨10.4000/rfsic.9316⟩. ⟨halshs-04584111⟩
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Dernière date de mise à jour le 26/06/2024
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