Racism and far-right voting in London Docklands. To go beyond the media image
Racismo y voto de extrema derecha en los Docklands de Londres. Para ur mas alla de la imagen mediatica
Racisme et vote d'extrême droite dans les Docklands de Londres : pour aller au delà de l'image médiatique
Résumé
In September 1993, the British National Party won an historical victory — we have to go back to the thirties to find a precedent —, on the occasion of a local by-election in the Isle of Dogs, a peninsula located in the centre of London Docklands. The aim of the article is two-fold. Firstly, it is to prove whether the image, which is proposed by the media, of an « exceptionnally racist » local population is justified or not. Secondly, it is to describe the daily reality of racial relations, in particular through their territorial expression. On the one hand, the analysis of the ballot results and of the environment which surrounded the election, and on the other hand, the mapping of racial violence, allow us to seriously contest the bad reputation of the locals. BNP voting is therefore interpreted as a protest of the local working class against the iniquity of Thatcherism and as a means of territorialisation. As for racial and class conflicts which can be manifest in both public space and housing, they appear through questions like visibility, urban markers or appropriations that sometimes are deliberate but are sometimes unconscious.
En septiembre de 1993, el British National Party ganó a una elección local en la Island of Dogs, peninsula situada en el centro de las Docklands de Londres. Hace falta remontarse hasta los años treinta para encontrar a una Victoria de la extrema derecha como esta. El objectivo de este artículo es doble : primero verificar si la imagen presentada por la prensa de la población local « excepcionalmente » racista es justificada, luego describir la realidad cotidiana de las relaciones interetnicas, notadamente a través de las manifestaciones territoriales. Por una parte el analisis de los resultados y del contexto en el cual se hicieron las elecciones y por otra parte el recurso a la geografia de agresiones racistas permiten ponderar a la mala reputación de los vecinos. El voto BNP debe ser interpretado a la vez como una protestacion de la clase obrera local confrontada a la iniquidad del thatcherismo y como una forma de territorializacion. En cuanto a los conflictos interetnicos e interclasistas referentes tanto a la vivienda como al espacio publico, dos temas muy entrelazados, se manifiestan a traves de problemas de visibilidad, marcajes urbanos e apropriaciones, a veces voluntarias a veces inconcientes.
En septembre 1993, le British National Party remportait une victoire historique - il faut remonter aux années 30 pour trouver un précédent, à l'occasion d'une élection locale partielle sur la Isle of Dogs, péninsule située au coeur des Docklands de Londres. L'objectif de l'article est double : d'abord, vérifier si l'image présentée par les médias d'une population locale « exceptionnellement » raciste est justifiée, puis décrire la réalité quotidienne des relations interethniques, notamment à travers leurs manifestations territoriales. D'une part, l'analyse des résultats et du contexte dans lequel se sont tenues les élections et d'autre part le recours à la géographie des agressions racistes permettent de pondérer sérieusement la mauvaise réputation des locaux. Le vote BNP est donc interprété à la fois comme une protestation de la classe ouvrière locale confrontée à l'iniquité du Thatchérisme et comme une forme de territorialisation. Quant aux conflits interethniques, mais également interclasses, dont l'enjeu peut être aussi bien l'espace public que le logement, les deux se mêlant fréquemment, ils se manifestent à travers des questions de visibilité, de marquages urbains et d'appropriations, tantôt volontaires tantôt inconscientes.
