Competition Policy and Game Theory: the Cement Industry
Politique de la concurrence et théorie des jeux : quelques réflexions à partir de l'industrie cimentière
Résumé
This paper tries to illustrate in what sense game theory may be of some help in discussing various issues related to competition policy. Rather than looking for universal results concerning the relevance of game theory to antitrust economics in general, we restrict ourselves to a specific industry, namely the cement industry. The description of the main characteristics of this industry allows us to emphasize some acute issues which have a big concern in antitrust cases. The first issue is related to the spatial price system. Among the different available rules (mill-pricing, basic point pricing ...) which one is the more appropriate from the social point of view? The traditional answer to this question is that the non uniform discriminatory pricing rule is the best one since it leads to the more vigorous competition between the incumbents. However, as long as the spatial relocalisation of the plants after an entry is impossible or every costly, this result is no more true. In this case, one can show that the absence of discrimination is socially preferable to any discriminatory pricing rule. More generally, there exists a trade-off between the static efficiency in resource allocation obtained from a vigorous short term price competition and the long term dynamic inefficiency resulting from the higher industrial concentration to which leads the price competition a la Bertrand. The second issue is related to the exchange of informations between competitors in the same market. Even if some information exchanges lead to a reduction in the degree of rivalry, they also allow a better coordination and in fine they may lead to a lower concentration level. Finally, the third issue examined in this paper is the problem of capital expenditures in dynamic competition with free entry. One can show that the usual conclusions derived from the contestability theory are not always valid and that a vigorous potential competition may lead to some waste in capital expenditures.
L'objectif de cet article est de montrer comment la théorie des jeux peut contribuer à éclairer quelques problèmes relatifs à la politique de la concurrence. Plutôt que de rechercher des enseignements généraux de la théorie des jeux en ce domaine, on poursuit ici l'objectif plus modeste de tirer parti des spécificités sectorielles et d'examiner quelques comportements de concurrence qui paraissent pertinents au regard de ces spécificités. L'exemple du secteur cimentier sert de cadre à cette analyse. Après une présentation des caractéristiques économiques de ce secteur, on centre la réflexion sur des questions de doctrine telles que le choix du système de prix et le problème des échanges d'information. On montre notamment pourquoi et comment un renforcement de la concurrence de court terme s'accompagne d'une plus forte concentration industrielle et financière. Ce résultat est confirmé au niveau de l'industrie cimentière européenne, avec des mouvements très importants de fusions/acquisitions à travers toute l'Europe. L'analyse théorique du processus de sélection dans un secteur caractérisé par des rigidités fortes apporte quelques points repère. Ces rigidités ont pour conséquence la relative inefficacité des guerres de prix pour opérer une sélection efficace. Au contraire, une certaine transparence d'information peut contribuer à favoriser le processus de sélection en révélant les positions gagnantes et les positions perdantes sur le long terme. En mettant à jour les conditions structurelles du secteur, cette transparence peut également faciliter l'analyse d'une commission de la concurrence en lui permettant de distinguer entre des zones efficientes et inefficientes, indépendamment du fait que la concurrence de court terme y soit stable ou instable.
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