"Margaret Cavendish's Critique of Robert Hooke in "The Blazing World" (1666)"
Résumé
Author Margaret Cavendish has often caused her readers’
incomprehension by writing about natural philosophy in genres otherthan the philosophical treatise – poetry, familiar letter, drama or fiction.
Her romance, The Description of a New Blazing World (1666),
originally published as an appendix to her Observations Upon Experimental
Philosophy, shows the influence of Bacon’s New Atlantis
(1626) – which was itself published together with Sylva sylvarum. The
romance is most often studied independently from Cavendish’s philosophical
work as a cosmic, feminist utopia; conversely, readers of her
Observations tend to ignore its companion piece. Yet the romance offers
a satirical version of the critique of experimental philosophy that
Cavendish develops in Observations. She targets the fashion for optical
instruments which had become all the rage among virtuosi around
the Royal Society in the 1660s, with, as a result, the publication of volumes
of microscopic observations by Henry Power and Robert Hooke
respectively in 1664 and 1665. This article returns to Cavendish’s choice
to append a fictional text to a treatise, to read the two texts as a diptych.
What is the epistemological significance of this fusion, and what does
it produce? What does fiction do that a didactic text cannot achieve?
This essay looks in particular at her radical critique of Hooke’s Micrographia
(1665), which is paraphrased and quoted at great length in
Blazing World. It suggests that the novel provides an exegesis of Hooke
and shows the author Cavendish at work, her strategies of selection
and close reading at the service of satire. These passages also allow
readers to better understand why Cavendish makes of her critique of
observation the heart of her critique of experimental philosophy.
Margaret Cavendish, auteur polygraphe, a plus d’une fois
dérouté ses lecteurs par son utilisation de genres variés pour parler
de philosophie naturelle – poésie, lettre familière, théâtre ou fiction.
Son roman The Description of a new blazing world (1666), publié
en annexe des Observations upon experimental philosophy, s’inscrit
dans la continuité de New Atlantis de Bacon (1626) – originellement
publié avec Sylva sylvarum. Le roman est le plus souvent étudié
indépendamment de l’oeuvre philosophique en tant qu’utopie
cosmique féministe ; à l’inverse, les commentateurs de ses Observations
ignorent son texte d’accompagnement. Pourtant, le roman
propose une version satirique de la critique de la philosophie expérimentale
qui est développée dans les Observations. Cavendish vise
ici la « mode » des instruments d’optique qui fait fureur dans les
cercles de virtuosi gravitant autour de la Société royale dans les années
1660, et qui mène notamment Henry Power et Robert Hooke
à publier, respectivement en 1664 et 1665, leurs volumes d’observations
au microscope. Cet article revient sur le choix de Cavendish de
joindre un texte fictionnel à un traité philosophique pour reconsidérer
le roman sous l’angle du diptyque qu’il forme avec Observations.
Quelle est la signification épistémologique de cette fusion – et sa
valeur ajoutée ? Que fait la fiction que ne peut faire le texte didactique? On s’intéresse tout particulièrement à la critique radicale du
Micrographia de Hooke (1665), longuement paraphrasé dans le roman.
Ces passages, qui forment une exégèse de Hooke, permettent
de voir l’auteur Cavendish au travail, ses stratégies de sélection et
de réemploi du texte source au service du propos satirique. Ils permettent
aussi de mieux comprendre, plus fondamentalement, pourquoi
Cavendish fait de sa critique de l’observation le coeur de sa
critique de la philosophie expérimentale.
