Le début des années 80 fut marqué par une forte détérioration des possibilités d'insertion professionnelle des jeunes. En 1984, plus de 40 % des demandeurs d'emploi avaient moins de 25 ans. Cette évolution préoccupante appela plusieurs séries de mesures déployées sur deux fronts: en aval, mise en place d'une politique en faveur de l'emploi des jeunes ; en amont, rénovation du système éducatif en vue d'élever le niveau de qualification des promotions se présentant sur le marché du travail ( objectifs 80 % d'une classe d'âge au niveau du bac et 100 % au niveau minimum du CAP). Les actions entreprises ont profondément modifié les données de l'entrée dans la vie active. Elles permirent une nette amélioration de la situation, sensible dès 1985. D'abord lié aux dispositifs d'aide à l'insertion (TUC, SIVP, formations en alternance), le recul du chômage s'est ensuite poursuivi jusqu'en 1990 grâce aux effets conjugués de la reprise de l'emploi et de la diminution des flux de sorties consécutive à l'allongement de la scolarité. Quelle a été leur incidence en Alsace, une région quelque peu atypique de par la faiblesse du taux de chômage et la forte implantation de l'enseignement professionnel, en particulier de l'apprentissage ? Pour répondre à cette question, l'étude qui suit tente de cerner les traits marquants des mutations opérées durant la dernière décennie, tant au niveau du système éducatif qu'au niveau des conditions d'insertion des jeunes. La première partie trace, par filière de formation, les grandes lignes de l'évolution des flux d'élèves et de leur devenir sur la période 1979/ 1980- 1988/ 1989. La seconde, plus détaillée, dresse un bilan de l'insertion professionnelle par spécialité de formation (février 1990 ), complété par une analyse de l'évolution entre 1988 et 1990 (1).