Le retrait accéléré des glaciers, tel que celui observé au glacier Athabasca au Canada, redéfinit les pratiques et les imaginaires du tourisme glaciaire. Alors que ces masses glaciaires diminuent, rendant les infrastructures plus vulnérables et modifiant l’accès aux sites, les visiteurs continuent d’affluer, animés par une forme de "tourisme de la dernière chance" où l’urgence de voir ces paysages en voie de disparition se fait pressante. En mobilisant les concepts de Husserl et Derrida, cette expérience touristique prend une dimension "spectrale" : les glaciers, en apparence bien présents, sont aussi hantés par leur passé — marqué par leurs anciennes extensions — et par leur futur incertain. Ainsi, la visite du glacier Athabasca devient une confrontation avec des temporalités multiples, créant une expérience marquée par l’incertitude et l’anticipation. Cette complexité permet non seulement de sensibiliser les visiteurs aux transformations environnementales en cours, mais aussi de les confronter à leur propre rapport au temps, à la mémoire et à l’effacement, redéfinissant le rôle des glaciers comme des lieux de médiation environnementale et sociale.