La croissance actuelle de l’économie numérique s’accompagne de la mise en place d’un nouveau modèle économique de plateformes. Ces plateformes numériques de travail prennent des formes diverses et font l’objet de diverses classifications. Néanmoins, elles ont toutes un point commun : une architecture computationnelle qui (ré)agence en temps réel les interactions et les actions. Ce (ré)agencement correspond à une gestion singulière appelée « management algorithmique ». Dans le domaine du travail et de la GRH, cette singularité nécessite de réinterroger la protection des données personnelles car le traitement de ces dernières est désormais personnalisé. Dès lors, centré sur le micro-travail de plateformes, l’objectif de cet article est double : expliciter le paradoxe du management algorithmique et interroger le droit à l’égard de ce paradoxe. Chaque objectif fait l'objet d'une partie. En conclusion, ce management change les modalités de la force de l’exploitation à l’avantage d’un travailleur indépendant et économiquement dépendant, ce qui oblige le droit du travail à revoir sa logique de réparation à l'avantage d'une logique de protection économique.