Police Pixel. The policing tested by images and digital social networks during the Yellow Vests movement
Police Pixel : Le maintien de l'ordre à l'épreuve des images et des réseaux sociaux numériques pendant le mouvement des Gilets jaunes
Résumé
The goal of this thesis is to study the police repression of the Yellow Vests movement, and more particularly the discourses that have been produced online about it. This work conducted in Information and Communication Sciences analyzes what the digital mediation does to the way this repression has been constructed, shared and made visible. More precisely, I will discuss the different readings that have been made of the situation, i.e. the meaning that the Yellow Vests and other actors have given to this repression. I will also discuss the role that images and digital writing devices have played in the construction of meaning, in the narration and in the visibility of the events.
To carry out this reflection, I investigated within nine Facebook groups of Yellow Vests, using an online ethnographic approach, and collected 1 511 305 tweets containing keywords related to the object studied by mobilizing digital methods. The different corpus thus constituted contain elements published between November 16, 2018 and February 28, 2021.
The main contribution of this thesis is to show that the narration of the conflict between the law enforcement and the Yellow Vests relies on a profusion of images notably captured in demonstrations and put in circulation on the web. I show that from one digital social network to another, due to their specific techno- semiotic characteristics, the narratives and the modalities of visibility of the discourses produced differ and are articulated. I also show that the mobilization of the Yellow Vests has renewed the regime of visibility of police repression and violence phenomena.
L’objectif de cette thèse est d’étudier la répression policière du mouvement des Gilets jaunes, et plus particulièrement les discours qui ont été produits, en ligne, à son sujet. Ce travail mené en Sciences de l’information et de la communication (SIC) interroge ce que la médiation numérique fait à la manière dont a été construite, partagée et mise en visibilité cette répression. Il s’agit d’observer les différentes lectures qui ont été faites de la situation, c’est-à-dire d’observer le sens que les Gilets jaunes et d’autres acteurs ont donné à cette répression, ainsi que d’interroger le rôle qu’ont joué les images et les dispositifs d’écriture numérique dans la construction du sens, dans la mise en récit et dans la mise en visibilité des événements.
Pour mener à bien cette réflexion, j’ai enquêté, à l’aide d’une démarche ethnographique en ligne, au sein de neuf groupes Facebook de Gilets jaunes, et collecté, en mobilisant des méthodes numériques, 1 511 305 tweets contenant certains mots-clés en lien avec l’objet étudié. Les différents corpus ainsi constitués contiennent des éléments publiés entre le 16 novembre 2018 et le 28 février 2021.
L’enjeu de la thèse est de montrer que la mise en récit de la conflictualité entre les forces de l’ordre et les Gilets jaunes s’appuie sur une profusion d’images notamment captées en manifestations et mises en circulation sur le web. Je montre que d’un réseau social numérique (RSN) à l’autre, en raison de leurs caractéristiques technosémiotiques spécifiques, les mises en récits et les modalités de visibilité des discours produits diffèrent et s’articulent. Je montre également que la mobilisation des Gilets jaunes a été l’occasion d’un renouvellement du régime de visibilité des phénomènes de répression et de violences policières.
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