Avant de laisser la place aux orateurs, je voudrais rappeler la genèse de ce colloque consacré au patrimoine religieux. Il est le point d'aboutissement de réflexions menées au sein d'un petit groupe de travail qui, pendant trois ans, s'est réuni périodiquement sur les très nombreuses questions que pose la protection du patrimoine religieux.
Dans ce travail préparatoire, nous avions pris le parti de réunir non seulement des juristes – de multiples compétences sont utiles, généralistes et spécialistes – mais aussi des historiens et historiens du droit, des gens d'église et encore des archivistes et des conservateurs. Nous avons pensé que l'abord et la compréhension de ces questions passaient par ce brassage des savoirs et des compétences.
L'étude du matériau législatif et jurisprudentiel est indispensable dans un domaine gouverné par des règles d'origines diverses (droit administratif, droit des biens publics et privés, loi sur les monuments historiques ou autres modes de protection patrimoniale, lois relatives à l'exercice du culte). Mais toute aussi éclairante est la connaissance de la pratique et des expériences de ceux qui, au quotidien, sont au contact de la protection du patrimoine cultuel et des interrogations multiples qu'elle fait naître. Recherches croisées donc, qui se sont aussi exercées dans une perspective comparatiste. La méthode du droit comparé, grammaire familière à nos centres de recherche, est précieuse non seulement dans l'échange et l'accès à d'autres systèmes de pensée, à d'autres modes de régulation, mais aussi dans la compréhension renouvelée que nous avons, en retour, de notre propre droit.