Le but de l'étude est l'examen des formes et fondements de l'engouement pour Byzance que connurent les lettres françaises à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle. Du théâtre de Victorien Sardou à la poésie des auteurs fin-de-siècle, de l'opéra de Massenet aux essais d'un Julien Benda ou d'un Paul Radiot, des romans décadents de Rachilde ou de Jean Lorrain à ceux, prétendus plus historiques, de Jean Lombard ou de Paul Adam, de la vulgarisation d'un précurseur comme Augustin Marrast aux vrais best-sellers des savants Charles Diehl ou Gustave Schlumberger, sans parler des œuvres solitaires et imprécatoires de Léon Bloy – dans tous les quotidiens, les revues d'avant-garde ou les plus conservatrices, Byzance devient alors inévitable.

L'article révèle le soudain progrès de Byzance dans les lettres françaises après 1870, en distinguant les œuvres d'invocation byzantine des œuvres aux fondements historiques, en relevant les recettes du roman byzantin (atmosphère et intrigue), en décelant les points de contact entre littérature et historiographie (ce que doivent les écrivains à l'histoire, ce que doivent les historiens à la littérature), pour poser enfin la question de la véritable nature du byzantinisme fin-de-siècle.