Il ne fait aucun doute que depuis une vingtaine d'années, l'évaluation de performance est une pratique qui se généralise. Elle ne concerne plus seulement les opérations de production routinières, mais aussi les services, notamment la conception, la recherche et développement (R&D), voire même la recherche académique. La volonté d'évaluer et de contrôler ces activités dont le caractère immatériel et créatif les rendrait a priori rétives à toute évaluation, s'explique pour partie par leur institutionnalisation et leur professionnalisation croissantes. Menées par des institutions, des professionnels désormais bien identifiés, exigeant des moyens de plus en plus conséquents, des comptes sont demandés en matière de résultats obtenus ou d'efficacité dans l'emploi des ressources mises à disposition. – Les résultats de la recherche permettent-ils de faire des découvertes ou de modifier notre intelligibilité du monde ? – Ceux de la R&D peuvent-ils contribuer à une innovation ? – Dans le cas de la conception, sont-ils conformes aux attentes du prescripteur du cahier des charges ou aux besoins, à la compétence de l'utilisateur ? – Et dans tous les cas, les ressources mobilisées par le service, le programme, le projet, le service, l'activité du chercheur ou du concepteur, etc., sont-elles bien utilisées ? Inscrit dans ce contexte général, ce chapitre entend proposer un cadre utile pour penser l'évaluation de la conception. Pour ce faire, nous définirons d'abord ce qu'est l'évaluation, puis nous nous intéresserons à certains indicateurs de performance de conception de niveaux politique, stratégique et opérationnel.