Le faubourg du Pila-Saint-Gély, au nord-est de Montpellier, s'est développé le long du chemin menant de Montpellier à Nîmes et à Saint-Gilles. Quelques activités artisanales sont soit attirées par la proximité de la rivière et la possibilité d'étendre leurs installations sur des espaces plus étendus qu'à l'intérieur des murs, soit refoulées en ces lieux en raison des nuisances qu'elles apportent au voisinage. Parmi ces activités, l'industrie céramique trouve une partie de ses débouchés dans cet endroit fréquenté, économiquement stratégique. Même si la découverte des ateliers reste encore à faire, la production montpelliéraine est attestée au moins dès le XIIIe siècle. Ce lieu reste un des principaux quartiers de production de la ville au moins jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Les biographies d'artisans céramistes s'activant ici, comme les Pessemesse, les Favier, les Boissier, les Collondre, sont bien connues. Après les premières découvertes de déchets de cuisson ou de matériel d'enfournement des années 1970, l'aménagement du tramway a mis de nouveau en évidence des restes des faïenceries. La présence d'ateliers en grotte, bien identifiés depuis nos travaux sur Dieulefit et en Catalogne, a entraîné une double intervention en 1999 et 2002 mettant au jour de multiples grottes, quatre fours de potiers et un four à chaux utilisés par les Favier au début du XVIIe siècle. Fin 2000 et début 2001, une fouille restreinte a permis d'approcher quelques éléments de l'atelier de Jacques et Étienne Boissier : des grottes au mobilier exceptionnel ont été entrevues. Deux fours de faïenciers dont un avec un dispositif pour faire la fritte et quatre fournettes ont été diversement documentés.