Cet essai examine le processus qui conduit de l'invention à l'innovation, c'est-à-dire tout le long cheminement qui va du moment où une idée nouvelle germe dans le cerveau d'un individu à celui où, acceptée par un groupe humain, elle commence à recevoir des applications techniques ou sociales. On essaie de comprendre ce qui se passe dans le cerveau de celui qui, portant soudain un regard neuf sur des procédés techniques routiniers, conçoit qu'une modification, une amélioration pourrait lui être apportée. À partir de quelle époque de son évolution biologique l'espèce humaine a-t-elle été capable de ce genre d'opération mentale ? La question se pose au préhistorien dès lors que ses investigations le font remonter au Paléolithique inférieur, et plus encore au Paléolithique archaïque. Il arrive alors aux frontières du genre Homo et doit bien s'interroger sur ce qui définit ces frontières. Et quand l'idée nouvelle a germé, que ce soit dans le cerveau de l'homme ou dans celui d'un de ses ancêtres proches, quelles conditions doit remplir le groupe qui l'entoure pour qu'elle reçoive un accueil favorable et entre dans les habitudes ? L'approche, on le voit, relève à la fois de la psychologie cognitive, la paléontologie et la sociologie. En guise de conclusion, le livre prolonge son propos en revenant sur la question de la frontière cognitive entre les grands singes et les hommes actuels, qui peut indirectement nous éclairer sur les aptitudes à l'invention des premiers hominidés.