Les articles réunis ici sont issus du colloque international intitulé " Restituer la vie quotidienne au Paléolithique supérieur ", organisé dans le cadre du Centre d'Études et de Recherches sur l'Occident Romain (CEROR) en mars 2005 à Lyon 3. Cet ouvrage convie le lecteur à une réflexion critique sur la pertinence et la validité des restitutions des modes de vie durant la Préhistoire. Le livre s'interroge sur la façon dont on traduit en termes de comportement technique, social ou spirituel la réalité du vestige archéologique. Qu'il s'agisse de retrouver et de comprendre des gestes techniques, des circuits nomadiques, des incursions dans les grottes ou des aspects de l'organisation sociale ou religieuse de ces groupes de chasseurs, la route du préhistorien est semée d'embûches et de pièges, qui prennent bien souvent la forme de lieux communs, sur lequel il risque fort de trébucher. Mais cette quête n'est pas toujours vaine puisque des analyses technologiques poussées permettent parfois d'identifier des micro-événements techniques qui nous propulsent au cœur du quotidien des préhistoriques. S'il est vrai que les méthodes d'analyse se sont considérablement améliorées ces dernières décennies, le travail du préhistorien reste largement interprétatif. Et si le risque fictionnel est grand pour le préhistorien, il l'est encore plus lorsque les connaissances scientifiques sont restituées au grand public. C'est un des aspects novateurs de cet ouvrage que d'avoir fait appel aussi à des professionnels du tourisme pour aborder la question de la pertinence des restitutions que l'on propose au public. Le préhistorien comme le professionnel du tourisme introduisent l'un et l'autre une part de fiction dans leur interprétation, mais dans quelle mesure la contrôlent-t-ils ?