L'auteur a étudié les outils préhistoriques en pierre non taillée jusque-là négligés par les préhistoriens. Ces témoins apparaissent comme des objets indispensables, intégrés à la vie domestique ; ils sont parfois les seuls témoins de certaines activités que les hommes ont exercées pour se nourrir, se protéger, s'abriter, fabriquer des outils, transporter des aliments. Certains d'entre eux, constituant une sorte de fonds commun de l'outillage, sont présents sans grand changement du Paléolithique inférieur au Néolithique : ils reflètent sans doute une composante permanente, peut-être universelle, du comportement social. D'autres, plus sporadiques, sont d'utiles indicateurs de la variation des activités. Mes recherches ont consisté à passer des traces aux gestes, des gestes L'auteur fait des propositions sur l'histoire de l'évolution de quelques-uns de ces gestes. Elle fait notamment apparaître que des gestes quotidiens au Néolithique - comme ceux qui consistent à broyer ou à polir - étaient déjà en gestation dès le Paléolithique moyen. En mettant en perspective historique les gestes qu'elle a mis en évidence, elle a eu à faire des hypothèses sur les processus cognitifs ayant permis de passer d'un geste à un autre, d'une activité à une autre. Elle suggère ici que les processus d'innovation mis en lumière pourraient n'être qu'une illustration particulière d'un schéma d'évolution technique plus général.