Nombre d'études économiques ont montré que l'accroissement de la précarisation du marché du travail, et notamment du marché du travail des jeunes, s'accompagne d'une augmentation des mobilités en début de carrière (CERC 2005 ; Recotillet, Rouaud, Ryk 2011). Cette précarisation s'explique d'une part par le développement très important des contrats courts dans les embauches : en 2010, 76,6 % des embauches du secteur marchand se sont faites en contrat temporaire (CDD, apprentissage, contrats aidés...) et 92,1 % des embauches de moins de 30 ans (DARES 2011) ; d'autre part la transition vers l'emploi en CDI, déjà faible dans l'absolu (environ 30 % selon le COE 2009), devient plus rare et plus difficile y compris pour les jeunes les plus diplômés (Givord 2005). Parmi les contrats temporaires, le CDD, de droit privé ou public, est la forme de contrat précaire qui a le plus augmenté ces dernières années, au-delà même des effets de conjoncture. Cette intensification du recours au CDD s'accompagne d'une plus grande polyvalence d'utilisation par les entreprises (Dauty, Morin 1992 ; Bunel 2007). L'hétérogénéité du recours au CDD selon les entreprises (taille, secteur) s'accompagne pour celles qui le pratiquent d'un usage différencié que ce soit en termes de motifs de recours (remplacement, surcroit d'activité, CDD saisonnier ou d'usage...) ou que ce soit en termes de durées du ou des contrats. Hormis les caractéristiques propres aux entreprises, on observe que ces durées varient aussi en fonction des caractéristiques individuelles des salariés