Au tournant des années 1520 et 1530, l'humanisme continue de se définir par la recherche, la rédécouverte, l'édition, et le commentaire de textes anciens. Il est cependant entré dans une phase plus critique et plus réflexive, de son existence. Le 'De disciplinis' paraît à Anvers, en juillet 1531, chez Michiel Hillen. Au rebours de la tradition des recueils " d'autorités ", Vivès affirme qu'" il vaut beaucoup mieux se faire une opinion sur les écrits des grands auteurs d'après ce qu'on en a lu, que de se reposer sur leur seule autorité et toujours tout admettre sur la foi d'autrui ". Les savoirs de seconde main, quels qu'ils soient, sont de second ordre. Cependant, toute autorité n'est pas critiquée de la même manière : il existe de grands et de moins grands auteurs, et il importe de considérer leur hiérarchie. L'article étudie de près le système de références et de lectures du 'De Disciplinis', dans le contexte du développement de l'humanisme comme remise en cause des traditions d'autorité. Le paradoxal danger de l'entreprise critique pourrait s'avérer être elle-même une parole d'autorité...