L'analyse des campagnes électorales françaises depuis les années 2000 a montré l'usage croissant qui est fait du web, et plus largement de l'internet, en France, dans ce moment particulier de la vie démocratique de la Vème République que constitue l'élection présidentielle . Schématiquement, la campagne présidentielle de 2002, qualifiée de première " net-campagne ", s'était surtout caractérisée par la diffusion en ligne de matériaux informationnels élaborés pour des supports hors-ligne, tels que des tracts et des brochures. Les observations effectuées durant la campagne de 2007 ont montré un accroissement des appropriations politiques de dispositifs participatifs, dans une période où les blogs et les wikis se développaient. La plate-forme " Désirs d'avenir ", les blogs de sympathisants et militants ou les forums de discussion de certains sites de partis politiques faisaient partie de la panoplie de ces dispositifs offrant des opportunités de prise de parole et de participation à des échanges. La campagne de 2012 confirme ce modèle de profusion des lieux de " cyberprésence " des candidats, de leurs entourages et des partis politiques ; et une tendance de la communication politique en ligne à se concentrer sur des opportunités de mobilisation au service de la campagne, plutôt que sur une ambition programmatique ou dialogique.