Bayle vient de lancer les Nouvelles de la République des Lettres et son frère, Joseph, vient de mourir. Cette période est donc marquée par les lettres de consolation et de félicitation sur l'un et l'autre événement. Nous sommes au cœur de la rédaction des Nouvelles de la République des Lettres et nous remarquons de nouveau le lien naturel qui s'établit entre la correspondance de Bayle et la rédaction du périodique : c'est d'abord le caractère international du réseau, qui témoigne du succès européen des Nouvelles de la République des Lettres et la valeur toute particulière que le périodique a assumé pour la diaspora huguenote. Ce sont ensuite les nouvelles bibliographiques qui lui parviennent par son réseau et qui nourrissent les analyses et le catalogue des Nouvelles de la République des Lettres. Enfin, Bayle n'hésite pas à publier les lettres de ses amis concernant les 'curiosités', observations de phénomènes naturels et trouvailles archéologiques et scientifiques. Quelques lecteurs anonymes écrivent également au journaliste pour dire leur admiration et pour proposer leurs conseils. Tous sont frappés par la faveur que Bayle accorde aux controversistes protestants et par l'attention qu'il accorde aux ouvrages de Richard Simon. C'est au cours de cette période que Bayle entre en contact avec le Père Malebranche et avec l'arminien Jean Le Clerc, deux intellectuels qui vont fortement marquer l'élaboration de sa propre philosophie.