Cette communication se situe à l’articulation de plusieurs questionnements : la valorisation des récits mémoriels (héritages culturels identitaires et littéraires) sous la forme de chemins de randonnée, la relation entre patrimonialisation et développement du tourisme diffus en particulier son impact économique dans les « hauts pays » économiquement et démographiquement fragiles, les modalités d'’émergence des initiatives individuelles ou collectives qui se greffent sur ces itinéraires de randonnées. L'étude s'appuie sur deux GR, parmi les plus prisés, qui traversent et animent les moyennes montagnes du Massif Central (Velay, Margeride, Aubrac, Cévennes) recréés à partir des années soixante-dix grâce à la passion d’acteurs associatifs : le Chemin de Saint-Jacques (GR 65), Grand itinéraire culturel du conseil de l'Europe, dont sept tronçons ont été inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998 et le Chemin de Stevenson, (GR 70), qui permet à plus de 6000 randonneurs de parcourir chaque année le trajet du Puy-en-Velay à Alès (252 kms) qu’a emprunté en 1879 Robert Louis Stevenson, en compagnie de son ânesse, relaté dans Voyage avec un âne dans les Cévenne. La réalisation de ces itinéraires a demandé, comme pour celle des clusters industriels, la mise en réseau des acteurs et des lieux, la coopération active de multiples acteurs, publics comme privés (collectivités, associations, hébergeurs, voyagistes, éditeurs de guides, etc.) impliqués dans le développement tant patrimonial qu’économique des territoires concernés. La configuration géographique est ici particulièrement originale puisqu'il ne s’agit pas d’une concentration/ polarisation sur un espace relativement restreint, mais de linéaires qui se prolongent sur plusieurs centaines de kilomètres.