En France au XVIIe siècle, les cérémonies du sacre et couronnement sont diffusées par l’imprimé, tant sous la forme de récits que de gravures d’illustration ou de planches libres. Les unes et les autres impliquent une démarche de sélection, qui révèle les étapes du rite auxquelles les éditeurs, les auteurs ou les commanditaires accordent de l’importance, et parfois aussi de recomposition par rapport à la réalité. Ainsi, les images littéraires et graphiques produites expriment des interprétations de la cérémonie qui dévoilent ses enjeux politiques. Elle est exposée de manière à la distinguer d’une investiture, à l’assimiler à une manifestation de l’élection divine des rois de France et à souligner l’antériorité du rite français, afin de démontrer la supériorité des Bourbons sur les autres souverains. Ses représentations prennent donc place dans la concurrence entre princes pour se voir reconnaître la prééminence, tout en affichant l’autorité royale à l’intérieur des frontières dans des moments de fragilité du pouvoir (minorité, troubles). La dimension sacramentelle proclamée par certaines images instaure en outre un lien profond entre le salut du roi et celui du royaume, par la mise en relation entre la cérémonie et l’établissement de la paix.