En 2011, une fouille archéologique préventive réalisée à Istres, au pied de la colline du Castellan, a mis au jour, sur près de 6500 m², les vestiges d'une agglomération rurale gallo-romaine. Celle-ci prend la suite, quelques décennies après son abandon, d'une agglomération de hauteur des premier et second âges du Fer. Sur l'emprise du chantier, les vestiges protohistoriques, dont les plus anciens datent du Ve s. av. J.-C., restent ténus dans la mesure où les travaux de terrassement de l'époque romaine les ont en grande partie effacés. Ils révèlent néanmoins des aménagements domestiques de bas de pente en relation avec l'habitat perché. A partir de l'époque romaine, dans le deuxième quart du Ier s., une agglomération étagée s'organise autour de quatre voies creusées dans la roche. Elle sera occupée jusqu'au début du IIIe s. puis démantelée par des récupérateurs de matériaux à la fin du IVe ou au début du Ve s. Idéalement située dans un environnement varié à proximité de l'étang de Berre, de la plaine de la Crau, des zones humide de Camargue et de la Méditerranée, cette agglomération a su tirer partie des ressources naturelles disponibles et de sa proximité avec le port antique de Fos, lieu d'échange des produits du commerce maritime. Les bâtiments, leurs aménagements et les pratiques superstitieuses trahissent l'existence d'une population gauloise rurale. Par ailleurs, le domaine funéraire est entrevu grâce à la découverte de deux sépultures et d'un bûcher placés au plus près des vivants. Au total, cette découverte renouvelle complètement notre vision de l'occupation du territoire et des modes de peuplement à l'ouest de l'étang de Berre. Aux villae, établissements et bergeries viennent désormais s'ajouter de petites agglomérations qui trouvent leur place dans le maillage territorial.