La fascination de la datation haute explique qu’on ait proposé de placer dans le courant du IVe s. la première phase d’une série de théâtres d’Asie Mineure, sans vestiges suffisants pour étayer les hypothèses, tandis que la datation et la restitution de formes précoces non canoniques restent discutables. La prise en considération de textes évoquant des concours musicaux, l’octroi de la proédrie ou mentionnant des théâtres à une date antérieure aux édifices connus n’autorise pas davantage à postuler l’existence d’une architecture théâtrale monumentale antérieure à Alexandre le Grand. Alors que le passage du conquérant ne marque sans doute pas un tournant pour la propagation de la culture théâtrale dans une région anciennement hellénisée, il inaugure une période où se mettent progressivement en place les conditions de l’émergence d’une architecture théâtrale monumentale, période que le concept de long troisième siècle permet mieux de saisir que la focalisation sur l’action d’un grand homme. Cette première vague est cependant loin d’être générale, et d’autres phases de monumentalisation viendront compléter le paysage théâtral, à commencer par celle du IIe s. av. J.-C.