Durant les années 1960, la multiplication des ordinateurs mainframe et des mini-ordinateurs associée à la diffusion des compétences en programmation provoquèrent un bouleversement structurellement induit de la logique des organisations. Aux États-Unis, où se concentre alors l’essentiel des grandes entreprises informatiques et de l’innovation en électronique, à commencer par le géant IBM, on assiste à une augmentation spectaculaire de la production et de l’intégration de l’informatique dans les organisations privées et publiques. On réinventait littéralement l’ordinateur et son intérêt dans le management des entreprises en tant que système d’information. Les prédictions allaient bon train, entre l’avenir utopique d’une industrie entièrement automatisée, la recherche appliquée en systèmes d’information et les futures sociétés de services dédiées à la consommation d’information et de temps de calcul. Alors que cette Révolution Informatique est souvent abordée rétrospectivement du point de vue de la succession des innovations et de leurs effets positifs, on assiste néanmoins à l’émergence historique de nombreux discours professionnels qui critiquent cette transformation sociale et l’impact du paradigme informatique sur la société.