Les Rencontres du RIUESS Bordeaux invitent à s’interroger sur la manière dont l'ESS se saisit, dans la formulation de son projet, les modalités de son organisation et les actions qu’elle déploie, des transformations du monde. En effet, cette quête de cohérence de l’ESS se confronte au caractère processuel et instable des situations de vulnérabilités, éclairées et parfois aggravées par la pandémie de covid-19. Il convient alors de penser la possibilité, pour les acteurs de l’ESS, d'intervenir dans le sens d’une réconciliation entre l’économique, l’environnement et la société. Cette réconciliation se pose ainsi au moins de deux manières. D’une part, les tensions entre dynamique ancienne de globalisation et aspirations à la relocalisation des activités, parfois révélées par la crise, posent la question de la spatialité des interventions des acteurs. D’autre part, la crise interroge la temporalité des actions mises en œuvre, les acteurs étant soumis à la double injonction de répondre à l’urgence des situations de vulnérabilité, que seul un travail au long-court peut prévenir durablement. La notion de « transition socio-écologique », qu’elle soit considérée comme volontaire ou subie, permet de prendre en compte ces tiraillements de manière systémique, en instiguant une réforme profonde et évolutive des rapports sociaux et des rapports à l’environnement. Ces enjeux sont abordés à partir de deux recherches doctorales démarrées en 2021 au sein de l’IAE Paris I. Ces deux projets se caractérisent tous deux par une approche empirique, inductive et partenariale entre la recherche et l’ESS, à travers la mise en place de deux Conventions Industrielles de Formation par la Recherche (CIFRE). L’une est consacrée aux enjeux de la transition écologique dans la gouvernance des ONG, en collaboration avec Coordination Sud, plate-forme des ONG françaises. L’autre est consacrée aux modalités d'implication de structures des champs social, médico-social et sanitaire dans la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques qui se dérouleront en 2024 à Paris. Modalités de la communication Il est envisagé une communication sous la forme d’un atelier en deux temps distincts. L’objectif central de la communication est de mettre en débat les manières selon lesquelles les acteurs d’ESS appréhendent, s’approprient et se positionnent comme acteurs de la transition socio-écologique. Les deux animateur·trice·s doctorant·e·s mobiliseront des membres de collectifs avec qui il et elle collaborent (cf. partenaires envisagés). Présentation de travaux de recherche (45 minutes) Par la présentation des travaux menés sur deux familles de l’ESS - les ONG et les acteurs des champs social, médico-social et sanitaire – la première partie visera à illustrer la manière dont la gestion de ces structures, tant dans leurs stratégies, leurs gouvernances que leurs modalités organisationnelles et partenariales parviennent à s’approprier voire à influencer les directions possibles, effondrement écologique ou restauration d’un équilibre, de cette transition. Il s’agira d'introduire, par le croisement de ces deux études de cas, les débats de la deuxième partie. La présentation s’articulera autour d’une introduction à deux voix des enjeux (15 minutes), suivie de la présentation de ces deux études de cas (15 minutes chacune). Mise en débat (40 minutes) La deuxième partie consistera en un échange animé avec les participants et participantes de l’atelier. Sous forme de table-rondes tournantes, les deux animateurs·trices doctorant·es amèneront les personnes participantes à réagir et échanger, sur la base des éléments présentés, mais aussi au regard de leurs propres pratiques professionnelles et organisationnelles. En deux séquences distinctes (chacune de 15 minutes). les participant·e·s seront invité·e·s à changer de table-ronde, et à partager avec d’autres personnes sur ces enjeux. L’atelier sera conclu sur un temps rapide de perspectives (10 minutes). Contributions attendues Les contributions attendues se situent à deux niveaux. D’une part cette communication vise à favoriser la mise en débat des pratiques professionnelles et organisationnelles des acteurs de l’ESS. En particulier, la double spatialité des études de cas présentées (la dimension transnationale des ONG et le caractère territorial des acteurs des champs sanitaire, social et médico-social) doit permettre d’appréhender les enjeux (re) localisation, notamment dans la réalisation des ODD. D’autre part, le format envisagé de cette communication permet de renforcer le dialogue et la compréhension commune, entre acteurs et chercheurs, des questions de transition socio-écologique pour l’ESS. Partenaires associatifs identifiés : Membres et partenaires de Coordination SUD : IFAID, RADSI, KuriOz, … Membres et partenaires de l’Uriopss Île-de-France : Uriopss Centre Val de Loire, lauréate du projet Impact 2024 ; la Résidence sociale lauréate de marchés des JOP 2024 et labelisée Génération 2024 ; Œuvre Falret.