A l'occasion d'une recherche sur les publics et les expériences réceptives des arts numériques interactifs et immersifs, nous avons investi « Chroniques », la biennale des imaginaires numériques. Pour ce faire nous nous sommes inspirés du travail fondateur de Jean-Claude Passeron et Emmanuel Pedler au musée Granet d'Aix-en-Provence (1987), dans l'ouvrage récemment réédité en accès libre Le temps donné aux tableaux (2019, première éd. 1991). Suite à une observation ethnographique des expositions de la biennale, nous avons administré un questionnaire aux publics (n=113), dans l'optique de les interroger sur leurs rapports aux oeuvres d'arts numériques. Les questions portaient principalement sur les émotions éprouvées, le fait d'avoir été conduit à réfléchir ou non à leurs propres usages des outils numériques, l'impression d'avoir été immergé dans un autre espace-temps ou même encore d'avoir le sentiment d'échapper à la réalité du quotidien. L'examen du rapport des publics aux arts numériques a mis en évidence des résultats intéressants, notamment en ce qui concerne les oeuvres immersives. Ces nouveaux dispositifs en vogue, qu'il s'agisse de réalité augmentée, de réalité virtuelle ou encore d'installations spécifiques tels que « Captive », caissons de sommeil invitant à s'y installer, permettent aux publics de vivre des expériences originales.