Lever le paradoxe de l'observateur : ouvertures méta-systémiques - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société
Article Dans Une Revue Cahiers de Systémique Année : 2022

Lever le paradoxe de l'observateur : ouvertures méta-systémiques

Patrick Schmoll
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1130298

Résumé

The history of systemic approaches shows a paradigm shift around the status of the observer. We pass from a first systemic which is that of closed systems, observable from the outside, to a second where the observer is included in the site of the observation. Taking into account the observer is fruitful for the analysis of real situations, in which the researcher is at the same time a professional (therapist, consultant, speaker in an organization, etc.) who influences what he observes. But the problem then arises of the objectivity of the knowledge produced from necessarily subjective data. Historically, this paradox has not been resolved within second-generation systemic approaches. This is probably what led, while these approaches were enlightening and intellectually stimulating, to return to more pragmatic studies using computer models or cognitive approaches, to build a controllable, closed object of study, with an outside observer. Thus meaning a return to the first systemic. The technical and scientific advances of the last twenty years (participatory research, big data, artificial intelligence, etc.), however, now make it possible to open up avenues of research in which the « in situ » observer is supervised by a meta-observation device that guaranties the objectivity. The lifting of the observer’s paradox would in this case announce a leap towards a third systemic, of which we can begin to draw the epistemic framework.
L'histoire des approches systémiques montre une rupture de paradigme autour du statut de l'observateur. On passe d'une première systémique qui est celle des systèmes fermés, observables de l'extérieur, à une seconde où l'observateur est inclus dans le site de l'observation. Cette prise en compte de l'observateur est féconde pour l'analyse des situations réelles, dans lesquelles le chercheur est en même temps un praticien (thérapeute, consultant, intervenant en organisation, etc.) qui influence ce qu'il observe. Mais le problème devient alors celui de l'objectivité de la connaissance produite à partir de données nécessairement subjectives. Historiquement, ce paradoxe n'a pas été levé à l'intérieur des approches systémiques de deuxième génération. C'est probablement ce qui a conduit, alors que ces approches étaient éclairantes et stimulantes intellectuellement, à revenir à des travaux plus pragmatiques : modélisations informatiques, approches cognitives, qui équivalent à construire un objet d'étude contrôlable, fermé, avec un observateur extérieur. Soit un retour à la première systémique. Les avancées techniques et scientifiques des vingt dernières années (recherches participatives, big data, intelligence artifi-cielle…) permettent cependant aujourd'hui d'ouvrir des pistes de recherche dans lesquels l'observateur « in situ » est supervisé par un dispositif de méta-observation garant de l'objectivité. La levée du paradoxe de l'observateur annoncerait dans ce cas un saut vers une troisième systémique, dont on peut commencer à dessiner le cadre épistémique.
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halshs-04124639 , version 1 (10-06-2023)

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Citer

Patrick Schmoll. Lever le paradoxe de l'observateur : ouvertures méta-systémiques. Cahiers de Systémique, 2022, 1, pp.63-82. ⟨10.5281/zenodo.7447858⟩. ⟨halshs-04124639⟩

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