Grandeur et modestie. Âge et gestuelle dans les portraits féminins de la Renaissance italienne - HAL Accéder directement au contenu
Chapitre d'ouvrage Année : 2023

Grandeur et modestie. Âge et gestuelle dans les portraits féminins de la Renaissance italienne

Résumé

L'importante infériorité numérique des portraits féminins au Quattrocento a été repérée depuis longtemps par les historiens de l'art. La cause trouvée jusqu'à présent de cette particularité est, principalement, la responsabilité des bûchers de vanité de Savonarole. Les statistiques exactement superposables jusqu'à la fin du Cinquecento, rendent nécessaire de chercher d'autres raisons, au sein desquelles peuvent s’inscrire les sermons de ce prédicateur dominicain . afin de mieux comprendre ces images, ce chapitre s'intéresse à l’âge des modèles – enfants, épouses, mères, vieilles femmes –, et à leur présentation – cadrage, posture, gestuelle. Au terme de cette analyse, on peut supposer que partout en Italie, moins de portraits féminins ont vu le jour à la Renaissance. Ils ont pu être aussi conservés moins longtemps, parce que le rôle et la notoriété des modèles était moindre. La qualité initiale des tableaux peut avoir joué un rôle. De plus, la forme allégorique, qui a renforcé notablement la longévité de certaines œuvres – dont l’intérêt subsiste après la perte de l’identité du modèle – les concerne très peu. Leur absence des portraits, en particulier au-delà de trente ans, pourrait être liée à l’espérance de vie plus courte des femmes nobles ou très riches – les seules qui pouvaient prétendre à ce droit à l’image – ainsi qu'à la disparition de leur période féconde vers la trentaine. L’absence de descendance mâle semble être également en cause. Cette disparité durable, qui n’est que l'une des différences liées au genre perceptibles dans le portrait, doit être envisagée comme intimement liée à la condition sociale des femmes de la Renaissance et à leur éviction de la vie publique, civile, politique et même, en partie, familiale : c'est toujours leur effacement qui était préconisé par les traités d’éducation, de physiognomonie, de rhétorique et de peinture. En 1525, Jean-Louis Vives, dans son Education de la femme chrétienne, leur recommandait de vivre "méconnues".
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Dates et versions

halshs-04475624, version 1 (23-02-2024)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-04475624 , version 1

Citer

Catherine Vermorel. Grandeur et modestie. Âge et gestuelle dans les portraits féminins de la Renaissance italienne. Daniela GALLO; Laurence BAURAIN-REBILLARD. Corps ou visages ? Fonctions, perceptions et actualité du portrait, Officina Libraria, 2023. ⟨halshs-04475624⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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