Au début des années 1980, les relations entre ville et architecture sont au cœur des débats architecturaux européens. Ceux-ci s’inscrivent dans un processus collectif de révision critique de l’héritage des avant-gardes du XXe siècle comme de la production construite de l’après Seconde Guerre mondiale. La transposition française des apports de la Tendenza italienne en France se traduit par un engouement pour l’architecture urbaine, mais ce terme ne suffit pas à rendre compte des enjeux de cette époque. À l’heure des grands travaux mitterrandiens et des premiers pas du projet urbain, se posent des questions à la fois théoriques et opérationnelles concernant le rôle de la monumentalité urbaine dans la reprise des tissus urbains existants. La comparaison des positions respectives de Bernard Huet, architecte-intellectuel français influent, et de Mario Botta, architecte tessinois mondialement connu, à travers deux textes en résonance et deux projets contemporains construits en France permet de mettre à jour les ressorts de cette question.