Téphrostratigraphie et préhistoire des 160 derniers millénaires en Limagne d'Auvergne (Massif Central, France)
Résumé
The Geocler 1 core extracted from the Clermont crater lake sediments and surface studies made in several localities north of Clermont provided numerous stratigraphic, environmental and chronological data (TL and radiocarbon) which allow us to present a chronostratigraphy of the Limagne for the past 160 ky. The Clermont maar eruption has been previously TL dated around 160 ky. In the crater-lake sediments, between 86 and 28 m deep, 111 well identified ash-falls have been encountered. No acid tephra has been discovered, but several layers rich in acicular minerals indicate acid eruptions, the origin of which remains unclear. Between 15 and 7 ky, 14 main ash-falls have been recognized and for some of them, the volcano has been iden-tified: Puy de La Nugère, Puy de Dôme, Puy Chopine, Kilian Crater and Puy de Pariou contribute greatly to the local tephra succession. Perspectives for an increase in prehistoric studies of volcanic areas are outlined.
Une tephrostratigraphie des retombées cendreuses en Limagne est établie à partir d'affleurements et du sondage profond Géocler 1 dans le maar de Clermont. Elle est étayée par des calages naturalistes et physiques (radiocarbone, thermoluminescence). Entre 160 et 40 ka BP, cent-onze retombées (chiffre minimum) caractérisent le volcanisme de la bordure de Limagne et la Chaîne des Puys ancienne qui sont bien différenciés minéralogiquement. Pendant cette période, huit apports ponctuels de minéraux aciculaires témoignent d'une activité acide lointaine qui reste à lo-caliser. Entre 15 et 7 ka BP, la Chaîne des Puys récente est très active : dans le secteur étudié, les tephra du Puy de la Nugère, du Puy de Dôme, du Puy Chopine, du Cratère Kilian et du Puy de Pariou contribuent largement à la téphrostratigraphie locale. Pour chacune de ces périodes, les implications éventuelles de l'activité éruptive sur la distribution du peuplement préhistorique sont discutées. En conclusion, les perspectives de développement de la recherche préhistorique en zone volcanique sont esquissées.