Antoine Houdar de La Motte, poète, auteur dramatique, directeur de l’Académie française est aujourd’hui plus connu pour son engagement dans la Querelle des Anciens et des Modernes et ses écrits théoriques que pour ses œuvres littéraires. Cet article se fonde sur deux recueils parus après la mort de La Motte qui ont contribué à construire durablement la réception de l’écrivain. Le premier, L’Esprit des poésies de M. de La Motte (1767) propose une anthologie très sélective de l’œuvre poétique, escortée d’un sévère discours critique. Le second réunit les discours théoriques, sous un titre évocateur : Les paradoxes littéraires de La Motte (1859), également accompagnés d’un abondant commentaire critique. Les deux recueils témoignent de la défiance envers les innovations de l’esprit « moderne » et se rejoignent dans un singulier projet didactique, fondé sur le contre-exemple.