Guerre et paix au jardin
Résumé
Les jardins se présentent comme des éco-anthroposystèmes, des « habitats artificiels » dans lesquels coexistent des « humains » – jardiniers, promeneurs, etc. – et des « non-humains » – éléments végétaux, animaux. Si tout jardin constitue ainsi une sorte de microcosme tissé de rapports de force, comment les interactions entre ses habitants produisent-elles un « monde commun » ? Quels sont les modes de 'cohabitation' qui y opèrent ? C’est sur les relations de conflit que cet article insiste, afin de montrer que le jardin, contrairement à l’imaginaire édénique auquel il se voit volontiers rattaché, a longtemps répondu à des dynamiques de discrimination – combat contre les « mauvaises herbes », destruction des animaux « nuisibles » et « ravageurs » –, avant de donner lieu durant la période récente à une réflexion sur l’interdépendance entre les êtres vivants qui s’y trouvent associés et à une modification des pratiques jardinières, incluant des stratégies d’alliance comme dans la lutte biologique, dans le souci de mieux préserver les équilibres de la biosphère toute entière.
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