Les changements climatiques sont devenus ces quinze dernières années un sujet d'inquiétude croissant. Menace globale par excellence, grave, urgente, appelant des transformations profondes de nos sociétés, les changements climatiques lancent un incroyable défi à nos systèmes juridiques, révélant leur inadaptation face à un tel enjeu. Le droit et la gouvernance internationale sont particulièrement sollicités au regard du caractère global de la menace. La coopération internationale est ici incontournable, et les changements climatiques ont en effet donné lieu à l'élaboration d'un régime international extrêmement dense et élaboré, dont la première pierre a été la création du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Construisant ce régime international pas à pas, les États ont par la suite adopté trois traités : la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 1992, le Protocole de Kyoto de 1997 qui a permis de consolider les assises de la Convention de 1992 et l'Accord de Paris de 2015 applicable à partir de 2021. Ces traités ont été au fondement de vastes développements normatifs (notamment des centaines de décisions des Conférences des Parties) et institutionnels (avec la création de nombreux organes et institutions).