The Greatness of Man, according to Pascal
Grandeur de l’homme, selon Pascal
Résumé
A long tradition of criticism, which has its roots in the Romantic era, admires Pascal as a dark, a tortured writer, an incomparable representative of human misery, of the anguish of existence, of the abysses that threaten us all. It is commonly understood that he is a magnificently sinister writer. This perspective, well established today in most minds, in the honest man as well as in the student or teacher, reduces Pascal’s work to a poor apologetic manoeuvre and transforms his anthropology into a one-sided indictment, impressive by its very excesses, which we savour with a shudder. The present study aims: 1) to sketch a genealogy of this error of perspective, 2) to examine its dangers and measure its damage, to indicate why it is not acceptable, and 3) to propose some reflections on the place of the greatness of man in Pascalian anthropology. Three patterns of greatness can be identified in the Pensées: logical, paradoxical and phenomenological.
Pascal serait un « misanthrope sublime » : la formule de Voltaire s’est plus ou moins installée dans les esprits. Elle dit à la fois la noirceur des Pensées et leur puissance littéraire. Elle articule notre fascination et notre malaise, devant une œuvre qui, plus que toute autre, aurait pour fonction de déprimer l’homme et de le mettre devant sa misère existentielle. Une telle approche a un double défaut : d’abord d’être fausse - ce qui n’est peut-être pas si grave -, mais surtout d’être terriblement réductrice, et appauvrissante, même sur le plan littéraire.Si l’on se défait des réflexes romantiques, devenus des réflexes scolaires; si l’on accepte les immenses progrès effectués depuis Voltaire dans l’édition et la connaissance du texte de Pascal, il faudrait plutôt voir en lui un philanthrope paradoxal.