Suffit-il d’être frères et de s’en targuer pour que la fraternité soit érigée en vertu morale ou politique ? Cet article veut montrer comment les Goncourt préfèrent, à l’idée de fraternité républicaine dont ils abhorrent l’universalisme, la pratique élitiste d’une solidarité induite par les affinités électives. C’est dans la communication par les œuvres qu’un vrai frère peut se révéler : le lecteur, le spectateur. La fraternité, chez les Goncourt, est une valeur moins éthique qu’esthétique.